Superstition et sport automobile
Certains pilotes sont superstitieux, d'autres moins, mais beaucoup ont des petites manies ou embarquent des grigris fétiches porteurs de chance.
Dans le même esprit, les carrosseries arborent plus souvent des trèffles à quatre feuilles que des n°13.
On s'abstient autant que possible d'être 13 à table, de passer sous une échelle. On éteind l'allumette ou le briquet après avoir allumer la deuxième cigarette. On évite les parapluies ouverts à l'intérieur d'un bâtiment.....
En compétition automobile, les pilotes français boudent le numéro 13, mais chez les italiens c'est plutôt le 17 que l'on évite.
30 aout 1925, Coupe Georges Boillot
Henry-Julien Matthys sur la Bignan n°13 est victime d'un accident. Sa voiture s'embrase dans la forêt de Boulogne. Le pilote est blessé à la tête et très sérieusement brûlé au poignet et au coté gauche. Son mécanicien est tué. Le pilote belge succombera hélas à ses blessures le 14 septembre.
19 septembre 1925 Meeting de San Sebastian, Grand Prix d'Espagne sur le circuit de Lasarte.
13 concurrents s'élancent. Au cours du 5ème tour, en voulant doubler la Sunbeam du Comte Masetti, Paul Torchy , au volant de sa Delage n° 13 ne peut redresser sa Delage et va percuter un arbre. L'infortuné conducteur est relevé sans connaissance et décède peu après son arrivée à l'hopital.
Début de l'année 1926,
Lors de la rédaction du règlement du Grand Prix de France disputé à Miramas, l'Automobile Club de France apporta des correctifs à son règlement.
Le Grand Prix de l'ACF de 1926 est le vingt et unième mais en réalité il n'est que le onzième. L'ACF a oublié les années de guerre et surtout les défections de 1908 à 1912. L'épreuve se disputera le 27 juin 1926 sur l'Autodrome de Miramas dans les Bouches du Rhône. Pour ne pas faire de peine aux superstitieux qui ont une haine pour le numéro 13, il ne sera attribué que des numéros pairs, le premier véhicule arborera donc le numéro deux.
15 avril 1926, 17ème Targa Florio
Lors du tirage au sort des numéros de course de la Targa Florio, 1926, le Comte Giulio Masetti confie à Robert Benoist
"J'ai le 13, vous avez le 17, mais ça ne fait rien puisque je suis italien et vous français !"
Le sort décida du contraire et c'est Robert Benoist qui ramassa le pauvre Masetti sur le circuit pour le transporter à l'hopital ou il s'éteindra.
27 juin 1926 Grand Prix de l'ACF
Les numéros impairs disparaissent. Suite à la nouvelle limitation de cylindrée à 1500cc, les constructeurs ne vont pas se bousculer et vont reporter leur engagement en formule libre. Seul Bugatti prendra le temps de produire une voiture répondant au nouveau règlement du championnat du Monde. Trois voitures seulement au départ, trois Bugatti. Jules Goux #24, Bartolomeo Costantini #8, Pierre De Vizcaya #16. Les numéros impairs disparaissent des Grands Prix pour une longue période. L'initiative française sera reprise par les autres organisateurs de Grand Prix.
1er Goux 509,560 km en 4h31'43''
2ème Costantini à 16 tours
De Viscaya Abandon au 46eme tour
Il faudra attendre l'après guerre pour revoir timidement un numéro impair au départ d'un Grand Prix et même 1967 pour les revoir au départ du GP de France.
Sauf à de très rares exceptions, on verra très peu de voitures portant le numéro 13 en course.
1983 Yves Courage afin de pouvoir disposer d'un box au milieu des écuries de pointe n'hésite pas à adopter le n°13 sur sa nouvelle Cougar. Pour sa 13ème participation au Mans, Alain De Cadenet aurait sans doute préféré un autre chiffre sur la carrosserie. L'écurie Sarthoise utilisera régulièrement ce numéro délaissé jusqu'en 2007 avant que les Lola Speedy puis Rebellion ne prennent la relève.
Le meilleur résultat du 13 aux 24 heures du Mans appartient à Bob Wollek, Mario Andretti et Eric Hélary en 1995. La victoire leur tendait les bras mais... on ne refait pas l'histoire.
A noter que les japonais évitent le 4 et le 9 et que les chinois adorent le 8.
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