Le premier engagé se nomme Raymond sommer et six mois avant l'épreuve, l'organisateur comptabilie 45 engagements.
Un 'Event'
1934, Le Grand Prix d'endurance des 24 heures du Mans est devenu un 'event'. Dans les rues du Mans, on y parle autant l'anglais qu'à Trafalgar Square.Les anglais sont en omniprésents. Ils sont venus en voitures, en cars, en trains ou même en avions spéciaux, pour soutenir les bolides verts.
Une vitrine publicitaire
Avant 1923, il y a eu deux ou trois ans de suite des concours de consommation qui ont eu une influence profonde sur la fabrication des carburateurs.
L'influence du Grand Prix d'endurance est telle que presque tous les constructeurs ayant participé ont créé par la suite un type de voiture dit 'Type 24 heures' et que certains d'entre eux apposent sur les exemplaires de ce type livré à la clientèle une plaque certifiant qu'il est exactement conforme au véhicule ayant pris part à la grande épreuve. L'accueil fait par la clientèle est partout extremement enthousiaste: on sait qu'en achetant une voiture de ce genre, on aura un véhicule non seulement robuste et endurant, mais possédant encore les meilleures qualités qui constituent la voiture de sport.
Le 12ème Grand Prix d'Endurance des 24 Heures du Mans accueille cette année 52 voitures représentant une vingtaine de marques. Ce succès justifie l'intérêt que suscite cette compétition internationale dans le monde entier.
Nicolas de Roumanie qui s'était bien préparé est à nouveau victime de la malchance puisque quelques heures avant le départ de la course, les pistons de sa Duesenberg rendirent l'âme.
Ce sont finalement 44 concurrent qui se présentèrent sur les rangs à 16 heures.
Au signal donné par le Vicomte de Rohan, la caravane s'ébranlait.
Ils sont partis, Alfa en tête, dans un fracas de tonnerre qui décroit déjà vers le haut de la nouvelle route en ronron de scierie mécanique.
Au premier passage, Sommer et son Alfa passent en tête. Il en fort probable que la réparation de dernière minute qu'il a du réaliser ne tienne pas.
Il fait chaud, les marchands font des affaires en or.
Dans les populaires, l'ambiance est conviviable, on pique nique dans l'herbe autour d'un litre de vin rouge. On danse, on s'écrase au Cinéma Dunlop, C'est à mi-chemin entre une kermesse de village et la fête du 14 juillet.
Côté stand, c'est une ambiance de salon. Des belles spectatrices y décortiquent, petit doigt en l'air des écrevisses en sablant le Champagne brut. Les gentlemen, verre au poing s'y penchent sur des règles à calculs en compulsant leurs chronomètres. Bars et salons sont partout. Le bar Repusseau qui fût le précurseur, l'installation luxueuse de la Standard Oil, le buffet Spido, le salon Castrol, le salon Shell etc on y patote avec élégance autour des meilleurs nectars et de plats raffinés. Le tout Paris mondain et sportif est là.
Côté piste, encore une fois, Sommer joue de malchance et abandonne après une heure et demie ayant crevé ses pistons. La voiture est en feu du côté d'Arnage.
On assiste ensuite à un duel entre Richards et Chinetti. Etencelin relaie Chinetti et se met à la poursuite de Richards. Quand celui-ci tomba en panne d'éclairage, ce fût un jeu pour Etancelin de reprendre la première place et d'augmenter son avance à plusieurs tours.
Étancelin et l'Italien Chinetti filent vers la victoire à bord de leur voiture repeinte en... bleu ; avec un réservoir de nouveau colmaté au chewing-gum ; laissant derrière eux une colonie de petites Anglaises impuissantes.
Sur les 8 voitures qui prirent le départ dans la catégorie des cylindrées supérieures à 3 litres, une seule, la gagnante est à l'arrivée.
Dans le groupe des voitures 1500cm3, sur 20 voitures au départ, 14 sont à l'arrivée.
Les années 1931-1934 ont été celles de la consécration pour Alfa, et elles marquent la fin des victoires en série pour l'avant-guerre.