Le succès de la Talbot en 1950 a été acquis sans trop de difficultés : Cette voiture était basée sur la F1 de la marque. Si en Grand Prix elle était totalement dépassée par les Alfa Romeo à compresseur, son 4.5L a fait preuve de son endurance au Mans.
Les Ferrari 195 de 2.3L de conception plus moderne étaient leurs seuls adversaires. Il faut noter que Louis Rosier avait conduit durant pratiquement toute la course (Son fils Jean-Louis aurait conduit deux tours).
Cette victoire a été obtenue au prix d'une de ces petites combines qui émaillent l'histoire des 24 heures du Mans, dont le règlement était alors si contraignant qu'il était pratiquement impossible à faire respecter. En effet, il n'était autorisé de changer des pièces mécaniques que si elles étaient à bord.
Une rupture d'un arbre de rampe de culbuteurs, inattendue, posa un gros problème : Il n'y en avait pas dans la caisse à outils de la Talbot. Qu'à cela ne tienne, on démonta la rampe de culbuteurs de la voiture de l'un des directeurs de l'usine, garée sur le parking et l'arbre fût inséré dans une baguette de pain que l'on tendit à Rosier pour le sustenter pendant son arrêt. C'était le "fameux sandwich au culbuteur"...
Extrait de Sport Auto no 365 / Juin 1992