1957 sera une année mémorable grâce à un plateau de choix avec cinq Jaguar D, deux Maserati 450S (Fangio, Moss, Behra, Simon), quatre Aston Martin et six Ferrari.
Ce ne sont pas des Types D d'usine qui furent engagées, mais celles d'écuries privées (dont la fameuse écurie Ecosse). Jaguar avait prévu une assez brève absence de la compétition, mais différents facteurs retardèrent son retour : l'incendie de l'usine, et surtout, une forte demande du marché pour ses modèles.
Les Ferrari effectuent un départ exceptionnel avec Collins qui mène dès le début mais son moteur cède très rapidement.
Une autre, aux mains d'Hawthorn, montre toutes ses qualités, améliorant plusieurs fois le record du circuit en dépassant pour la première fois la moyenne de 200 km/h puis progressant jusqu'à 203,015 km/h! Mais endurance et vitesse pure demeurent incompatibles...
Devant les Ferrari, Lotus, Martin et autres Maserati, Jaguar fait un festival. La Ferrari de Gendebien et Trintignant se maintient longtemps 2e ou 3e mais, malgré leur sagesse, ils doivent quitter la course. Seule la 3155 de Severi et Levis-Evans termine 5e derrière quatre Jaguar !
Les cinq D-TYPE privées terminent l'épreuve : celles de l'Ecurie Ecosse – pilotées par Flockhart et Bueb ainsi que Sanderson et Lawrence – se hissent sur les deux premières marches du podium, puis le duo français Lucas et Mary termine troisième, et les Belges, Frère et Rousselle, obtiennent la quatrième place.
Duncan Hamilton et l'Américain Masten Gregory, bien que les plus rapides, sont retardés par un trou dans le plancher brûlé par l'échappement et terminent sixièmes.
Gordini participe pour la dernière fois à une course automobile en tant qu’écurie indépendante. Il engage aux 24 heures du Mans deux véhicules de type 44. Mais les voitures doivent abandonner. Financièrement, Gordini est au bord du gouffre.