Elles seront secondées par trois 330 LMB (des "grosses" GTO à moteur 4 litres) étroitement suivies par l'usine pour Gurney - Hall, Guichet - Noblet et Sears - Salmon et une autre 330 LM (à moteur 3 litres) pour Gregory - Piper. Enfin, en GT, trois classiques 250 GTO sont aux main de "Beurlys" - Langlois, "Eldé" - Dumay et Tavano - Abate.
Pour contester la victoire aux Ferrari en "Prototype", la Maserati 151 à moteur 5 litres de Simon - Cassner semble bien esseulée, alors que la nouvelle Lola GT à moteur central Ford V8 de Hobbs - Attwood semble encore bien tendre.
Aston Martin fait figure d'outsider, davantage par la qualité des équipages présentés que sur le potentiel réel de ses voiture : une nouvelle DP 215 à moteur 4 litres pour Phil Hill - Lucien Bianchi et deux DP 214 GT pour Schlesser - Kimberley et McLaren - Ireland.
Toujours parmi les outsiders figurent les trois Jaguar type E de Briggs Cunningham - Grossman, Hansgen - Pabst et Salvadori - Richards et les deux AC Cobra de Bolton - Sanderson et Hugus - Jopp.
Avec deux prototypes 718 à moteur 8 cylindres et deux Carrera 2000 GT, Porsche vise une victoire de classe.
Forte présence française dans les petites cylindrées avec cinq René Bonnet à moteur Renault et une nouvelle marque qui débute au Mans, Alpine qui présente trois M63, elles aussi à moteur Renault, qui se sont fixés une victoire à l'indice.
Le plateau est complété par de nombreuses voitures britanniques (Lotus, Sunbeam, MG B, Austin Healey) et quelques italiennes (Alfa Romeo SZ et Fiat Abarth 850).
Enfin, une grosse attraction avec les débuts d'une voiture à turbine au Mans : la Rover-BRM. Pilotée par Graham Hill - Richie Ginther, elle est frappée d'un numéro 00 et court hors classement.
Meilleur temps aux essais, Pedro Rodriguez est rapidement débordé par la grosse Maserati. Simon et Cassner animent le début de course avant de renoncer vers 19 heures (transmission). Après un court intérim de Parkes - Maglioli, Surtees - Mairesse s'installent pour longtemps au commandement devant Scarfiotti - Bandini.
Rien ne semble vouloir venir troubler la quiétude des Ferrari d'autant que derrière c'est l'hécatombe. Emaillée d'accidents (dont celui qui coûtera la vie au Brésilien Bino Heinz sur une Alpine) et de casses mécaniques, les effectifs se sont réduits de moitié avant minuit !
La remontée de l'Aston Martin de Schlesser - Kimberley jusqu'à la 3e place entretient un semblant de suspense pendant la nuit, mais peu après 3 heures, elle doit renoncer (moteur cassé).
Il faut attendre le milieu de matinée pour enregistrer un nouveau rebondissement. Après un ravitaillement, la 250 P des leaders s'enflamme à l'entrée du Tertre Rouge. Brûlé au bras Mairesse finit sa course dans les fascines et laisse le commandement à Bandini - Scarfiotti, alors solides seconds. Possédant une solide avance sur la Ferrari GTO de "Beurlys" - Langlois, les deux hommes rallient victorieusement l'arrivée, assurant le premier triomphe 100 % italien (pilotes/voitures) dans l'histoire du Mans et le premier succès d'une voiture à moteur central.
Il faut aller à la 7e place pour trouver la première non Ferrari, l'AC Cobra de Bolton - Sanderson, alors que la seule française rescapée, la René Bonnet de Beltoise - Bobrowski termine 11e et enlève l'Indice énergétique.
Pari réussi pour la Rover - BRM à turbine qui parvient à terminer malgré une consommation moyenne de 43 litres/100 km de kérosène.
Dans le clan des Jaguar engagé par Cunningham l'une dût abandonner suite à des problèmes de boîte de vitesse, la deuxième connut une importante collision après avoir glissé sur une flaque d'huile à 270 km/h à Mulsanne et la troisième ne réussit qu'à atteindre la neuvième position après un arrêt prolongé consacré à d'importantes réparations au niveau du capot.