Mercredi 9 Juin - 19h00 / 24h00. Marquée par le spectaculaire accident dont a été victime le pilote belge Eric van de Poele, la première séance d'essais officielle 1999 a, dans une large mesure, entériné les résultats des "préqualifications" disputées début mai.
 

Toyota en pointe, Panoz en embuscade, BMW en outsider !

En effet, les Toyota GT One ont constamment dominé les débats tandis que la Panoz n°12 a réalisé le 3ième meilleur chrono. Très vite en piste afin d'éviter toute mauvaise surprise météorologique, les concurrents ont d'abord fait rouler les néophytes, aussi bien pour parfaire leur apprentissage du tracé que pour assurer la qualification de tous les pilotes.

Puis, à la reprise des hostilités,  (l'interruption de la première demie-séance, entre 19 heures 42 et 20 heures 55, a entraîné une modification d'horaire, la piste restant ensuite ouverte jusqu'à minuit) les prétendants à la pole position ont lancé la grande offensive. Avec, à la clé, un nouveau record absolu du tracé de 13,605 kilomètres. Car si Ukyo Katayama avait déjà, au mois de mai, mis à mal le temps établi lors des essais officiels de 1998 (Bernd Schneider / Mercedes CLK-LM / 3'35''544) en signant un tour en 3'32''426, Martin Brundle (3'29''930) et Thierry Boutsen (3'30''801) n'ont laissé à leurs challengers que les miettes de ce premier festin.

Toyota : C'est déjà dit, les GT One ont constamment (et largement) dominé cette première session. Dés leur entrée en scène, vers 19 heures 15, les voitures rouges et blanches s'installaient au commandement et occupèrent le haut des feuilles de temps jusqu'au drapeau à damiers, prenant une belle option pour la première ligne, sans préjuger outre mesure des résultats de la deuxième séance. Si Toyota n’a pas failli à son rôle de favori en pulvérisant le record du tour les choses se sont gâtées pour l’écurie japonaise qui a par la suite connu quelques mésaventures.

Brundle (n°1) produisait son effort à 22 heures pile et descendait sous la barre fatidique des 3mn30. Il prenait définitivement l'ascendant sur Boutsen (n°2) avec près d'une seconde de mieux. A 22h30, la voiture de pointe, alors conduite par Emmanuel Collard, était victime d'une sortie de piste à Arnage et restait immobilisée sur le circuit. La n°2 de Thierry Boutsen, deuxième du classement général en bouclant un tour en 3’30'801, était aperçue au ralenti à 23h01 du côté d’Indianapolis. Allan McNish qui pilotait la voiture à ce moment-là expliquait qu’il ne s’agissait en fait que d’un problème de lumière, et que par prudence il préférait régler le soucis immédiatement.
Quant à la GT One n°3 de Katayama-Tsuchiya-Suzuki, un moment 3ème derrière les deux autres Toyota, elle terminait finalement en 7ème position. "La voiture est plus facile à conduire que l'an dernier, affirmait Boutsen, et elle est encore plus compétitive qu'aux préqualifications, tant du point de vue du moteur qu'à celui du comportement général".

Panoz : les nouvelles Panoz LMP avaient créé la surprise début mai, lorsque Jan Magnussen avait réalisé le second meilleur  temps des "préqualifs" !. La n°12, conduite par David Brabham, a confirmé la rapidité de la barquette américaine en prenant la 3ème place de la séance, au nez et à la barbe des Mercedes, BMW, Audi et autres Nissan.
C'est assez tardivement, vers 22 heures 35, que Brabham effectuait son tour le plus rapide en 3'33"711. Son équipier Eric Bernard expliquait cette performance par l'excellent travail effectué par une équipe compétente et particulièrement motivée mais aussi par le fait que cette Panoz est une évolution sans révolution de la GT1 de l'an dernier: "Notre voiture est rapide et solide, parce que, tout comme les Toyota, elle est l'aboutissement de cette évolution. Mercedes arrive avec des voitures nouvelles, et pour eux, c'est sans doute plus difficile ". La seconde Panoz (O'Connell-Magnussen-Angelelli) évoluait un ton au dessous mais assurait aisément une qualification en s'octroyant le 13ème temps, en 3'39"519.

BMW : Alors qu'on attendait les Mercedes pour défendre l'honneur des constructeurs européens (et, surtout, allemands), c'est bel et bien la BMW V12 LMR n°17 conduite par J.J.Lehto, Tom Kristensen et Jörg Müller qui jouait les outsiders en s'emparant de la 4ème place. Au moment même où la Panoz s'installait 3ème, la BMW effectuait un tour en 3'34"109 qui la plaçait d'un souffle devant les Mercedes de Bouchut et Schneider. Cette belle perfommance confirmait l'impression visuelle que la barquette blanche laissait, tour après tour, aux observateurs placés à Mulsanne ou à Arnage...
L'autre BMW officielle, la n°15 de Winkelhock-Martini-Dalmas, réalisait également une performance de choix puisqu'à minuit, elle figurait définitivement dans le "top 10" de cette première séance, avec le 9ème chrono (3'37"058).
Chez les "privés", excellent comportement de la voiture n°18 de Bscher-Auberlen-Soper classée 16ème.

Mercedes : Si les trois Mercedes pointent dans le " top 10 " de ces essais, l’écurie allemande n’a pas réussi à refaire le coup d’éclat de l’an dernier. Le chronomètre 98 de Bernd Schneider 3’38’’ semble bien loin des 3’29'930 de Martin Brundle.. Il serait très exagéré de parler de contre-performance, s'agissant des CLR, mais on attendait sans doute mieux, dans les impressionnants stands Mercedes, que les 5ème, 6ème et 8ème temps réalisés par Bouchut, Schneider et Webber. Il est vrai que, sur la n°5, on a d'abord privilégié l'apprentissage du circuit par les "petits nouveaux" que sont Nick Heidfeld et Peter Dumbreck. On verra ce soir si cette politique est payante, car un Heidfeld est tout à fait capable de créer la surprise. Reste que les CLR, superbes et plus que jamais "flèches d'argent" dans leurs livrées quasi vierges de toute inscription, auront à cœur de montrer que la première ligne est à leur portée. Même si, dans une course d'endurance, la position sur la grille de départ est (relativement) secondaire. Rendez-vous est donc pris, ce soir, avec les voitures de Bouchut-Heidfeld­Dumbreck, Schneider-Lamy-Lagorce et Webber-Gounon-Tieman !.

Audi : A l'actif de la marque aux anneaux, on peut mettre sans crainte de se tromper (et sous réserve d'une éventuelle confirmation en deuxième session) la plus belle progression depuis les préqualifications. Les "spider" R8R N°7 et 8, respectivement aux mains de Alboreto-Capello-Aïello et Pirro-Biela-Theys, terminent cette séance aux 7ème et 8ème rangs, avec des temps très proches (3'37''140 et 3'37''440), sans avoir connu d'ennuis majeurs. Alors, on a beau dire du côté de chez Jœst que 1999 est une année d'apprentissage, il n'est pas impossible qu'on se prenne à rêver d'une place d'honneur dimanche après-midi. Les coupés engagés par Audi UK (N°9, Johansson-Ortelli-Abt et N°10, Wallace-Weaver-McCarthy) sont également groupés en moins d'une seconde, mais assez loin dans la hiérarchie puisque pointés en 22ème et 23ème positions.

Nissan : Chez Nissan le bilan est plus mitigé. La n°21 et la n°22 font un tir groupé en 14e et 15e position. Il est clair que les Nissan R391, ou celle qui utilise le châssis Courage C52, manquent de vitesse de pointe. Un état de fait que les techniciens vont tenter de minimiser d'ici à samedi . Avec, malheureusement, un peu moins de travail que prévu puisque la barquette n°23 ne sera pas au départ.

Vers 19 heures 45 en effet, alors qu'il allait négocier le virage du Tertre Rouge, Eric van de Pœle a soudain "tiré droit", manifestement privé de tout contrôle de sa machine probablement à la suite d'un blocage d'accélérateur. La voiture a tapé de face le mur de pneus, puis la glissière de sécurité qui a reculé d'un bon mètre. Le pilote a été extrait de la voiture puis conduit au PC médical du circuit, avant d’être dirigé vers le centre hospitalier du Mans pour des radios de contrôle. "Tintin" souffre d'une fracture de la 16ème vertèbre.
Cet accident a entraîné une longue interruption de la séance. La meilleure Nissan (Montoyama-Krumm­Comas) figure à la 14ème place, juste devant la C52 de Cottaz-Goossens-Ekblom.

Les autres LMP1

Les Lola se sont montrées à leur avantage et en particulier la voiture n°25 à moteur Judd de l'équipe Dams remarquablement conduite par Tinseau-Montagny-Terrien. Cette Lola n°25 signe le 12ème chrono, tandis que la n°27 de Saldana-Orbell-de Radiguès (mue par une mécanique Ford) est classée 17ème, juste devant l'autre Lola-Judd n°26 de Lammers-Kox-Coronel.

C'est un peu mieux que la Courage C52-Nissan de Montermini-Caffi-Schiattarella (3'45"010), I'originale Autoexe-Ford de Terada-Fréon-Donovan (3'45"928) et l'unique Ferrari 333 SP que pilotent Policand­Baldi-Pescatori (3'46"001). Quant aux Riley & Scott-Ford présentes, même motif, même punition : problèmes moteur tant pour Gache-Formato-Thévenin que pour Apicella-Rosenblad-Lewis, 27ème et 29ème sur la grille provisoire.

Chrysler : Pas de surprise en catégorie LM-GTS. Les Chrysler Viper GT-R ont monopolisé le haut du tableau avec, pour chefs de file, les voitures du Team Oreca. Beretta-Wendlinger-Dupuy se sont constamment tenus aux avant-postes et furent les premiers à passer sous la barre symbolique des 4 minutes pour finir la séance en 3'56"588. Leurs équipiers Archer-Bell-Duez sont également sous les "4'" (3'59"305), et la Viper n°56 de l'équipe Chamberlain conduite par Amorin-Hugenholtz-Seiler complète le tiercé Chrysler.

Porsche : "Les 911 GT2 ont rendu d'emminents services mais elles sont vraiment au bout du bout de leurs possibilités d'évolution ...". Jean-Luc Chéreau résumait clairement la situation des voitures allemandes engagées en LM-GTS et seule la 911 du Rook Racing de Claudia Hürtgen (seule femme au départ cette année) avec Arhle-Vosse s'est immiscée au milieu des Viper, en prenant une belle 4ème place (4'02"959).
Pour autant, Konrad-Kitchak-Slater et Jarier-Bourdais-de Thoisy n'ont pas démérités, en se classant juste derrière la Chrysler du Paul Belmondo Racing que se partagent Clérico-Lagniez-Martinolle.

Dans la catégorie LM-GT, où les Porsche se partagent l'affiche sans concurrence, les 996 GT3 de Alzen­Huissman-Riccitelli et Müller-Wollek-Breyner sont pour l'heure seules qualifiées, les 993 RSR de Perrier-Ricci­Nourry et Gleason-McQuillan-Neugarten n'ayant pas satisfaits à la "règle des 125%".

First practice session - Wednesday 9th June - 19h00 / 24h00

Toyota dominate - Panoz confirms - BMW show their speed

The first practice session confirmed the results of May prequalifying. It was marked by a spectacular accident when Eric van de Poele went off into the tyre barrier on the exit from Tertre Rouge which caused an interruption of almost an hour.

The Toyota GT Ones dominated both sessions with the two quickest times while Panoz showed that their May performance was no flash in the pan as David Brabham set the third fastest time overall. Given the uncertain weather most of the teams sent out their younger drivers at the start of the session to enable them to get to know the circuit and also to ensure their qualification. When practice restarted after being stopped between 19h42 and 20h55 the race for pole was on. In May Ukyo Katayama had already made mincemeat of Bernd Schneider's 1988 pole (3 mn 35.544 secs in his Mercedes-Benz CLK-LM) but it was Englishman Martin Brundle who really set the track alight with a lap in 3 mn 29.930 secs (the first sub 3 mn 30 secs lap since 1993) closely followed by Thierry Boutsen in the second of the Toyotas in 3 mn 30.801 secs.

Toyota : The red and white GT Ones were consistently the quickest cars all throughout the two sessions and look well set to monopolise the front row unless there is a major upset during today's practice. In no.1, Martin Brundle set his provisional pole time at exactly 22h00 beating Boutsen by almost a second. Emmanuel Collard then went out in the pace setting Toyota but crashed at Arnage where the car remained for the rest of the evening. As for no.3 in the hands of Katayama-Tsuchiya-Suzuki it was running third behind the its team mates but finished practice down in 7th place. "The car is easier to drive than last year," said Boutsen, "it's even more competitive than in prequalifying both from an engine and handling point of view."

Panoz : The new LMP-1 Roadster S created a sensation during prequalifying when David Brabham set the second-quickest time overall. The American team showed that this was no flash in the pan as David ended the session in third spot behind the 2 Toyotas with a lap in 3 mn 33.711 secs leaving Mercedes-Benz, Audi and Nissan gasping in his wake!. His team-mate Eric Bernard explained this by the very hard work put into the car's development by a very motived team and also by the fact that the roadster is an evolution of last years GT1. "Our car is both quick and reliable as, like the Toyotas, it is the result of continuous development. Mercedes are here with new cars which maybe explains their difficulties." The second Panoz in the hands of Magnussen-O'Connell-Angelelli was not quite so quick and finished the session 3th fastest in 3 mn 39.519 secs.

BMW : The no.17 BMW V12 LMR driven by J.J. Lehto-Tom Kristensen-Jorg Muller was fourth-quickest overall and first of the Europeans, just ahead of the Mercedes-Benz driven by Bouchut and Schneider, setting its time of 3 mn 34.109 secs at almost exactly the same moment as the Panoz went third.
The other works car no.15 (Winkelhock-Martini-Dalmas) also made it into the top 10 finishing 9th overall with a lap in 3 mn 37.058 secs. Both cars looked particularly stable in the Mulsanne and Arnage corners. Quickest of the private BMWs in 16th spot was no.18 with Bscher-Auberlen-Soper on board.

Mercedes-Benz : The cars bearing the three-pointed star surely expected better than 5th, 6th and 8th places the times being set by Bouchut, Schneider and Webber respectively. At the start of the session no'5 was driven by 2 newcomers Nick Heidfeld and Peter Drumbeck to familiarise them with the circuit. Visually, they look more like the 'Silver Arrows' than ever as their gleaming bodywork carries virtually no advertising. In tonight's session they will be out to prove that they can make it onto the first row and the man who could upset the Toyota hierarchy is Nick Heidfeld !.

Audi : Since prequalifying the Audis seem have made the biggest improvement in terms of performance. The two spiders nos 7 and 8 in the hands of Alboreto-Capello-Aiello and Pirro-Biela-Theys finished the evening in 7th and 8th places respectively lapping in 3 mn 37.140 secs and 3 mn 37.440 secs without running into any major problems. If they confirm in the race then a rostrum finish on Sunday is not out of the question for Reinhold Joest's team. The coupés entered by Audi UK (no.9 Johansson-Ortelli-Apt and no.10 Wallace-Weaver-McCarthy) also ended the session just under a second apart but down in 22nd and 23rd positions.

Nissan : The Nissan R391s and the C52 Courage using the same engine seem to lack top speed, a problem that the technicians will have to try and overcome between now and Saturday. The works effort has been reduced to one car after Eric van de Poele's accident yesterday in no.23. It happened at 19h45 when the car went straight on at Tertre Rouge probably due to a blocked accelerator. It hit the tyre wall head-on and then the guardrail which was pushed back almost 1 metre!. The driver was removed from the car suffering from a fracture of the 16th vertebra. The quickest of the Nissans (Montoyama-Krumm-Comas) ended up in 14th place just ahead of the C52 Courage of Cottaz-Goossens-Ekblom.

The other LMP1s

Lola : Fastest of the Lolas was no.25, the Dams entry which, driven by Tinseau-Montagny-Terrien, ended up 12th overall. No.27 (Saldana-Orbell-de Radiguès) powered by Ford was 17th just ahead of the other Lola­Judd in the hands of Lammers-Kox-Coronel.
The Courage C52-Nissan of Montermini-Caffi-Sciatarella lapped in 3 mn 45.010 secs while the Autoexe-Ford (Terada-Fréon-Donovan) was just a little slower in 3 mn 45.928 secs. The only Ferrari present (Policand-Baldi­Pescarori) got round in 3 mn 46 secs dead and 2 Riley & Scotts entered both met with engine problems and when the flag fell they were in 27th and 29th positions respectively with the Gache-Formato-Thévenin car ahead of the one driven by Apicella-Rosenblad-Lewis.

Chrysler : In the LMGTS category there were no surprises with the works Oreca entries dominating their rivals. Quickest of the big red, blue and white cars were Beretta-Wendlinger-Dupuy who lapped in 3 mn 56.588 secs followed by their team-mates Archer-Bell-Duez (3mn 59.305 secs). Best of the rest was no.56, the Chamberlain entry of Amorin-Hugenholtz-Seiler.

Porsche : "The 911 GT2s have seen better days and they're now out-dated." Jean-Luc Chereau summed up the Porsche teams' position perfectly in the LMGTS Category. Only the Roock Racing entry of Claudia Hurtgen (only lady driver at the start this year) - Arhlé-Voss managed to get among the herd of Vipers by setting 5th quickest time in the category (4 mn 2.959 secs). The Konrad-Kitchak-Slater and Jarier-Bourdais-de Thoisy 911s finished the session just behind the Belmondo entred Viper driven by Clérico-Martinolle-Lagniez which ended up 6th fastest in the category.

The LM GT Category was a family affair among Porsches and at present only the 996GT3s of Alzen­Huismann-Riccatelli and Müller-Wollek-Breyner are in the race as the 993 RSRS of Perrier-Ricci-Nourry and Gleason-McQuillan-Neugarten have failed to met the 125% qualifying minima rule.

Whatsapp