L’équipe Thiriet by TDS Racing a tout connu durant cette semaine au Mans : la tristesse d’un accident, les efforts de la reconstruction, la déception d’abandonner mais la satisfaction d’avoir bien figuré !
Après des résultats particulièrement probants en 2011 (deux victoires en LMS à Spa puis Estoril) les deux équipes jusque-là partenaires, TDS Racing et Thiriet Surgelés s’alliaient début 2012 pour donner naissance à “Thiriet by TDS Racing“. Le double objectif fixé pour 2012 est de gagner l’European Le Mans Series, ainsi que de prendre part aux 24 Heures du Mans.
Pour ce programme, les deux pilotes de base étaient Pierre Thiriet et Mathias Beche qui avaient brillamment œuvré pour les deux premières victoires de leur Oreca 03-Nissan LM P2 en 2011 et s’étaient classés 4 e ex-aequo du classement 2011 réservé aux pilotes. Avant de prendre part à ce qui était sa première participation aux 24 Heures du Mans, cette structure s’alignait aux 6 Heures de Castellet et y réalisait un véritable carton plein avec pole position (Bêche), meilleur tour en course (Beche) et victoire ! Au Mans, Bêche et Thiriet étaient renforcés par l’expérimenté Christophe Tinseau qui participait à ses onzièmes 24 Heures du Mans. Et première très réussie avec une huitième place au général et une deuxième en LM P2 après avoir mené la vie dure aux vainqueurs P2 de 2012 ! La suite était aussi brillante puisque cette équipe emportait les titres ELMS écurie et pilotes (pour Bêche et Thiriet) grâce à la deuxième place décrochée à Donington.
Pour 2013, cette équipe reste sur le devant de la scène d’ELMS. Troisième place pour Bêche-Hirshi à Silverstone ; victoire à Imola pour Bêche-Thiriet après une belle bagarre face à l’équipe Jota et leadership au classement européen après deux courses. Au Mans, le rapide belge Maxime Martin et le français Ludovic Badey feront équipe avec Pierre Thiriet au volant d’une Oreca 03 Nissan qui visera la victoire et rien d’autre.
24 heures du Mans 2013
Tout commence par une séance d’essais libres tout à fait ordinaire où pilotes, ingénieurs et mécaniciens affinent les réglages de la voiture. Mercredi soir, alors que Pierre Thiriet aborde à plus de 250 km/h la seconde chicane de la ligne droite des Hunaudières, l’Oreca Nissan percute les rails. De retour au stand, le diagnostic est sans appel : la coque #04 n'est pas réparable rapidement.... il faut changer la coque !
Une solution est trouvée avec Oreca qui achemine depuis le Castellet, la coque de rechange du Sebastien Loeb Racing (une coque décorée mais qui n'a jamais vue la piste...). La première étape est le déhabillage de l'auto...
S’engage alors une véritable course contre la montre ! Les mécaniciens démontent toute la voiture dans la nuit de mercredi à jeudi. Le nouveau châssis arrive à 19h le jeudi soir et les hommes commencent le remontage de toutes les pièces, ce qui va les pousser à travailler jusqu’au…samedi 5 heures du matin. Le fait que les mécaniciens de Thiriet by TDS Racing ne mettent qu’une journée et demie alors que le remontage d’une voiture est toujours quelque chose de complexe et délicat montre à quel point le travail de cette équipe de vrais passionnés a été en tout point fantastique ! Un véritable exploit pour ces hommes de l’ombre !
Après un warm-up matinal qui sert à vérifier que tout va bien sur la voiture, c’est l’heure du départ. Repoussé sur à la 19ème ligne de la grille après les incidents des essais, Maxime Martin part et remonte les voitures une à une. Après une heure, le pilote belge est déjà 20ème, après avoir dépassé 18 voitures en 10 minutes puisqu’une longue interruption a amputé la première heure !
Au fur et à mesure des relais de Maxime, Pierre Thiriet et Ludovic Badey, l’Oreca Nissan se rapproche du top 10. Après être monté jusqu’à la 12ème place, la 4ème en LM P2, place qu’elle occupera longtemps, un problème de frein vient compromettre la bonne marche de la n°46. Elle perd alors 2 places dans sa catégorie.
Alors 6ème en LM P2, Ludovic Badey est dans la voiture quand soudain, un véritable déluge s’abat sur le circuit. Lorsqu’il sort du virage d’Arnage, il est victime d’un aquaplanning qui envoie la voiture rouge et noire dans le rail. Le verdict est sans appel : direction cassée, c’est l’abandon !
Après cette aventure intense mais inachevée, le team va maintenant se reconcentrer sur son championnat LM P2 avec la prochaine manche de l’European Le Mans Series qui se profile au Red Bull Ring le 20 juillet prochain !
Maxime Martin : « Je pars assez loin sur la grille et, à la fin de mon relais, nous étions 5ème en LMP2. Bien que moins performants que les Zytek ou les Morgan, nous étions dans le rythme, nous avons fait une course sage et sans souci. Nous occupions la 4ème place jusqu’au moment où nous avons eu un problème de freins qui nous a fait perdre trois tours et fait chuter à la 6ème place en LM P2. Nous nous attendions à finir à cette place lorsque la pluie en a choisi autrement. Nous devons nous retirer après 23 heures de course, c’est décevant car nous abandonnons pour les mêmes raisons qu’aux essais. C’est une course de 24 heures, ce n’est jamais fini jusqu’au drapeau à damiers, c’est le sport automobile !
Je suis satisfait de mon expérience chez Thiriet by TDS Racing. Je pense que l’équipe est contente de moi, je suis très content de l’équipe, les relations ont vraiment été bonnes. J’espère que le futur nous réservera d’autres courses car je suis ravi d’avoir pu découvrir de l’intérieur cette magnifique équipe ! »
Pierre Thiriet : « En général, ce fut une course très difficile surtout au niveau des changements climatiques. C’était dur à gérer car nous étions toujours entre piste sèche ou humide. Le plus avantageux était de rester en slicks, nous obligeant à rouler avec ces gommes sous la pluie, c’était donc assez dangereux. A chaque fois, nous avons réussi à ramener la voiture sans souci. De mon point de vue, ce fut également une course compliquée à cause des safety cars, et de la pression liée à la météo. Même si nous ne terminons pas, je suis satisfait de cette course. Nous faisons 23 heures de course et malheureusement Ludovic s’est fait piéger mais ce n’était pas de sa faute car il y avait trop d’eau. Il était juste au mauvais endroit au mauvais moment. Si on ne vit pas des 24 heures compliquées comme celle là, après une bonne course ne sera pas savourée de la même façon.
Pour finir, je voudrais tirer un grand coup de chapeau à toute l’équipe qui a remonté la voiture en une journée et demi ! Un véritable exploit. C’est à eux que l’on doit tout le mérite de la course car ils ont fait un job incroyable »
Ludovic Badey : « Nous sommes rapidement remontés dans le top ten de la catégorie grâce à Maxime et Pierre qui ont fait du super boulot.
Pour ma part, dans mon premier relais, je n’étais pas très à l’aise et j’ai eu deux crevaisons. Ensuite, ca a été mieux et mon rythme est devenu bien meilleur. Le début de course fut bon mais le dimanche matin, nous avons eu un souci de frein. Nous nous sommes maintenus 6èmes en LMP2 puis, lors de mon dernier relais, j’ai été victime d’un aquaplaning à Arnage. Pourtant je ne roulais pas vite, à peu prés 60 km/h et quand je lève le pied, les roues arrière se sont bloquées et la voiture a tapé les rails. La crémaillère était coupée en deux, c’était fini !
Mon bilan est positif même si on ne ramène pas la voiture à l’arrivée et qu’ il y a une pointe de déception. Du coté humain, tout s’est bien passé. Au niveau de la voiture, elle marchait très bien. Ce fut une superbe expérience même si j’ai un gout amer pour l’équipe car les mécaniciens ont fait du super boulot après l’accident de mercredi.»
Bibliographie Thiriet by TDS Racing - Infocourse
