Premier élément, et pas des moindres, la météo ne devrait pas venir perturber l’épreuve : le soleil brillera ce week-end et les températures oscilleront entre 22°C demain à 15 heures et 10°C dans la nuit de samedi à dimanche. Une excellente nouvelle pour le public et pour le sport !
Ces conditions optimales promettent une édition rapide, une prédiction d’autant plus réaliste que la nouvelle procédure appelée « slow zone » réduira l’impact des éventuels incidents de course – le principe étant de neutraliser seulement une partie du tracé et non son intégralité en minimisant autant que possible l’entrée en piste de la voiture de sécurité.
Alors, puisque toutes les conditions sont réunies, le plus fort devrait l’emporter… Mais justement, à la veille du départ, impossible de savoir qui sera LE meilleur. Sauf une improbable hécatombe, la plus haute marche du podium s’offrira à l’un des sept équipages représentant l’une des trois firmes engagées officiellement en catégorie LM P1 H : Toyota, Audi, Porsche.
A l’issue des deux première manches (Silverstone, Spa-Francorchamps) du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, de la Journée Test et des deux soirées d’essais, Toyota semble tenir la corde. Comme l’a souligné le Directeur Technique du programme « Endurance » Pascal Vasselon, « jamais l’équipe n’a été aussi bien préparée pour le plus important rendez-vous de l’année. » Grâce à un tour en 3'21"789, Kazuki Nakajima a placé sa TS040 n°7 en pole position, devenant le premier pilote japonais de l’histoire à réaliser cette performance. C’est aussi la première fois depuis 15 ans que Toyota occupe une telle place sur la grille de départ. Les historiens se souviendront toutefois que cela n’avait pas porté chance au constructeur en 1999, année où chacun prédisait sa victoire… Et à la fin, c’est l’Allemagne qui avait gagné !
L’Allemagne, elle est représentée cette année par la firme Audi. Avec 15 années de présence sans interruption ponctuées par 12 victoires, les chiffres parlent pour elle ! Oui mais voilà : depuis le début de la saison, la machine à vaincre s’est enrayée. Après la débâcle de Silverstone, Audi a peiné à rectifier le tir à Spa-Francorchamps et les deux soirées d’essais des 24 Heures du Mans n’ont pas vraiment contribuées à les rassurer : mercredi, Loïc Duval a percuté le mur (ce qui a entrainé son remplacement par Marc Gené pour la course) puis c’est Lucas di Grassi qui est parti à la faute le lendemain. Finalement, les Flèches d’Argent sont créditées des 5, 6, et 7ème temps – soit les trois dernières place de la catégorie LM P1 H.
Pourtant, lors de la traditionnelle conférence de presse du vendredi, les pilotes ont affiché une sérénité déconcertante, assurant qu’ils disposaient d’une « voiture parfaitement réglée, très efficace et facile à exploiter ». D’ailleurs, le constructeur d’Ingolstadt n’a-t-il jamais été aussi réaliste que lorsqu’on le croyait battu d’avance ?
L’Allemagne est aussi représentée par Porsche dont c’est le grand retour dans la catégorie reine. Le constructeur de Stuttgart détient le record de victoires (16) et ne compte pas se laisser rejoindre par Audi (12 succès). Pour parvenir à ses fins, le directeur de l’entité sportive Hartmut Kristen a particulièrement bien préparé son coup, le prototype 919 Hybrid étant le premier de la nouvelle génération à avoir pris la piste il y a plus d’un an. Le choix des pilotes témoigne aussi d’une détermination sans faille, à l’image de Mark Webber apparu concentré comme jamais depuis son passage au Pesage dimanche dernier. Qualifiées aux 2ème et 4ème positions, les deux machines blanches seront assurément de grandes animatrices ce week-end. Reste à savoir si la fiabilité sera au rendez-vous ?
La question de la longévité se pose aussi pour les concurrentes de la catégorie LM P1 L, les Rebellion, qui, récemment sorties des ateliers varois d’Oreca, arrivent un peu à court de développement pour leur première course de 24 heures.
Avec 17 voitures représentant quatre marques de châssis (Oreca, Morgan, Ligier, Zytek) et trois motoristes (Nissan, Judd, Honda), la catégorie LM P2 s’annonce âprement disputée. On peut compter sur les grands espoirs du sport automobile que sont les Turvey, Lancaster, Mardenborough, Brundle, Chatin, Webb, Dolan ou encore McMurry, (âgé de 16 ans !), pour emmener la course à un rythme effréné… Reste à savoir quel équipage saura rouler vite et longtemps.
En Grand Tourisme Pro, la course s’annonce ouverte entre le tenant du titre Porsche et ses fidèles adversaires que sont Aston Martin, Corvette et Ferrari. A l’issue des essais, les Italiennes ont été les plus rapides, tant en GTE Pro qu’en GTE Am, mais les écarts sont infimes. Comme ce fut le cas l’année dernière, la victoire dans les deux classes pourrait se jouer dans les dernières minutes de la course.
Enfin, hors catégorie, la ZEOD RC préparera l’avenir du constructeur Nissan qui a récemment annoncé venir se battre pour la victoire au général l’année prochaine.
Au total, 54 voitures prendront le départ puisque suite à sa sortie de route de mercredi soir l’Aston Martin n°99 est forfait.
La grille de départ