En 2013, voilà un retour qui fit plaisir aux spectateurs français ! Cinquante ans après le premier engagement d’Alpine aux 24 Heures du Mans, 35 ans après la victoire au classement général de l’Alpine-Renault A442 B de Pironi/Jaussaud, la marque bleue est revenue au Mans et a inscrit son nom au palmarès de l’European le Mans Series 2013 puis 2014.
La marque emblématique du groupe Renault-Nissan ne pouvait légitimement pas faire l’impasse sur l’évènement d’endurance me plus médiatique de l’année.
Entre Alpine et Le Mans, l’histoire est longue. Elle débuta en 1963. Jean Redélé, créateur de la société dans les années 50, s’attaque alors aux 24 Heures du Mans après des succès probants en rallye. Il aligne trois Alpine M63, dont l’une s’embrasera dans les Hunaudières avec son malheureux pilote, le Brésilien Bino Heins. En 1964, trois M63 et une M64 sont alignées au départ et la petite dernière remporte sa classe (1 001 à 1 150 cm3), ainsi que l’indice énergétique. L’année suivante, le panachage de M65, M64, M63B et même une A110 carrossée en proto appelé « la sauterelle » sera voué à l’échec. Pour 1966, six voitures sont à nouveau départ et quatre à l’arrivée. Les nouvelles A210 remportent la classe 1 150 à 1 300 cm3 (9e au scratch) et l’indice énergétique (trois premières places). Pour l’édition qui sera ensuite qualifiée de « course du siècle », en 1967, c’est une armada Alpine qui s’aligne : huit voitures au départ, record à ce jour non battu pour une écurie officielle après-guerre. Classées 9e, 10e, 12e et 13e face aux moteurs 7 litres des Ford, les Alpine A210 remportent les classes 1 151 à 1 300 cm3 et 1 301 à 1 500 cm3. Résultat quasi-identique en 1968 avec 11 voitures au départ et les 8e, 9e, 10e, 11e et 14e places. Mais cette fois Alpine joue dans la cour des grands en alignant des 3 litres à moteur Renault Gordini 8 cylindres en V (A 220) et les victoires de classe (1 001 à 1 150 cm3), (1 150 à 1 600 cm3) à l’indice de performance et à l’indice énergétique atténuent la déception relative des 3 litres. Il est à noter que deux Berlinettes A 110 « privées » n’ont pas rallié l’arrivée. En 1969, il y a encore huit Alpine au départ, mais une seule à l’arrivée qui remporte la classe 1 001 à 1 150 cm3 et l’indice de performance. Les « grosses » trois litres ont toutes abandonné. A partir de 1970, la règlementation pour les petites cylindrées et le manque de compétitivité des moteurs 3 litres Gordini, éloigneront Alpine des circuits.
Entre Alpine et Le Mans, l’histoire est longue. Elle débuta en 1963. Jean Redélé, créateur de la société dans les années 50, s’attaque alors aux 24 Heures du Mans après des succès probants en rallye. Il aligne trois Alpine M63, dont l’une s’embrasera dans les Hunaudières avec son malheureux pilote, le Brésilien Bino Heins. En 1964, trois M63 et une M64 sont alignées au départ et la petite dernière remporte sa classe (1 001 à 1 150 cm3), ainsi que l’indice énergétique. L’année suivante, le panachage de M65, M64, M63B et même une A110 carrossée en proto appelé « la sauterelle » sera voué à l’échec. Pour 1966, six voitures sont à nouveau départ et quatre à l’arrivée. Les nouvelles A210 remportent la classe 1 150 à 1 300 cm3 (9e au scratch) et l’indice énergétique (trois premières places). Pour l’édition qui sera ensuite qualifiée de « course du siècle », en 1967, c’est une armada Alpine qui s’aligne : huit voitures au départ, record à ce jour non battu pour une écurie officielle après-guerre. Classées 9e, 10e, 12e et 13e face aux moteurs 7 litres des Ford, les Alpine A210 remportent les classes 1 151 à 1 300 cm3 et 1 301 à 1 500 cm3. Résultat quasi-identique en 1968 avec 11 voitures au départ et les 8e, 9e, 10e, 11e et 14e places. Mais cette fois Alpine joue dans la cour des grands en alignant des 3 litres à moteur Renault Gordini 8 cylindres en V (A 220) et les victoires de classe (1 001 à 1 150 cm3), (1 150 à 1 600 cm3) à l’indice de performance et à l’indice énergétique atténuent la déception relative des 3 litres. Il est à noter que deux Berlinettes A 110 « privées » n’ont pas rallié l’arrivée. En 1969, il y a encore huit Alpine au départ, mais une seule à l’arrivée qui remporte la classe 1 001 à 1 150 cm3 et l’indice de performance. Les « grosses » trois litres ont toutes abandonné. A partir de 1970, la règlementation pour les petites cylindrées et le manque de compétitivité des moteurs 3 litres Gordini, éloigneront Alpine des circuits.
En 1975, Renault, qui a pris le contrôle d’Alpine, aligne une Renault Alpine A441 qui abandonne. En 1976, c’est une A442 turbocompressée qui échoue elle aussi.
En 1977, ce sont quatre A442 dont trois officielles qui tentent l’aventure, sans succès, mais la même mécanique termine deuxième avec Mirage. Une A310 privée, 6 cylindres de 2,6 litres atteint la 17e heure de course. La consécration viendra pour les Renault-Alpine en 1978 avec la victoire et une quatrième place. On reverra une Alpine A610 au départ des 24 Heures du Mans 1994, pour le quarantième anniversaire de la marque. Cette sympathique participation sartho-sarthoise se traduira par une méritoire 13e place. Pour l’ensemble de son oeuvre aux 24 Heures du Mans, Jean Redélé recevra le trophée Spirit of Le Mans en 2002 des mains de Gérard Larrousse.
Pour encadrer son retour en LM P2, Alpine s’est appuyé sur l’équipe Signatech. Issu du monde de la communication et ancien pilote de F3, Philippe Sinault a fondé son écurie en 1993 dans un garage du Circuit Paul Ricard, avant de s’implanter à Bourges. Liée à VW pour les moteurs, Signature s'est rapidement imposée comme l'une des équipes à battre en F3 Euro Series. Après un passage en World Series by Renault, elle décide de franchir le pas en endurance en faisant courir une Courage Oreca - Judd. 2009 est une année d'apprentissage en Le Mans Series, sanctionnée par 5e place à la fin du championnat et une honorable 11e place au Mans. Des résultats qui permettent à Signature Plus d'obtenir une Lola-Aston Martin pour 2010, Vanina Ickx rejoignant le duo Ragues/Mailleux. S’il abandonne aux 24 Heures du Mans sur sortie de route, cet équipage effectue une saison très probante en Le Mans Series terminant deuxième du championnat 2010. Le partenariat avec Aston Martin n’étant pas reconduit en 2011, Signature décide d’engager des prototypes LM P2 en ILMC en trouvant un accord avec Nissan, le constructeur japonais étant intéressé par une présence officielle en ILMC. C’est fort de ce partenariat que Signature devenu Signatech Nissan décide de se lancer à l’assaut de cette saison d’endurance internationale 2011 avec des châssis Oreca 03. Une voiture est alignée lors de toutes les épreuves d’ILMC en LM P2 avec Franck Mailleux et Lucas Ordoñez comme pilotes permanents, Soheil Ayari les ayant assistés aux 12 Heures de Sebring, aux 1 000 Km de Spa-Francorchamps, aux 24 Heures du Mans et aux 6 Heures d’Imola avant que Jean-Karl Vernay ne le remplace en fin de saison. Une saison couronnée de succès, puisque Signatech rafle le titre LM P2 grâce en particulier à une victoire décrochée à Zhuhai. Au Mans, cette équipe est donnée favorite mais subit la loi de la Zytek n°41 et termine 9e du classement général et 2e en LM P2.
En 2012, la structure de Philippe Sinault continue avec deux prototypes Oreca 03-Nissan LM P2 engagés en Championnat du Monde d'Endurance (WEC) et donc aux 24 Heures du Mans, le premier pour Mailleux, Lombard et Jordan Tresson (issu, comme Ordoñez en 2011, de la Nissan GT Academy) et le deuxième pour Ragues, Panciatici et le russe Rusinov. A noter que l’engagement de la deuxième voiture a débuté lors de la deuxième manche du WEC. Après des débuts difficiles (un abandon à Sebring, puis une sortie de route à Spa), les 24 Heures du Mans sonnent l’heure de la revanche, mais les deux voitures ne peuvent faire mieux que 4e (n°26) et 9e (n°23) en LM P2 et Signatech perd le titre acquis en ILMC l’année précédente.
2013 voit donc le retour d’Alpine au Mans à travers la structure Signatech Alpine. Une Alpine A450 au châssis dérivé de l’Oreca 03 est confiée au groupe de Philippe Sinault. Si au Mans, après une Journée Test très prometteuse où l’on note la présence de deux exemplaires A450, une sortie de piste vient compromettre les ambitions légitimes du trio Panciatici/Ragues/Gommendy qui termine malgré tout à une honorable 15e place au classement général (9e en LM P2). En ELMS, après un début de saison difficile, Signatech Alpine renoue avec le succès et remporte son duel avec Thiriet by TDS Racing lors de l’ultime course sur le circuit Paul Ricard. En 2014, Signatech Alpine défend avec succès son titre ELMS et revient au Mans avec une A450 - Nissan confiée à Paul Loup Chatin, lauréat de la catégorie LM PC 2013 en ELMS. Il est associé à Nelson Panciatici et au Britannique Oliver Webb. Chaussée par Michelin à Silverstone, l’équipe de Philippe Sinault passe à Dunlop à Imola et retrouve le chemin de la réussite et du podium. L’Alpine A450-n°36 peut prétendre à une victoire dans la Sarthe, mais elle doit finalement se contenter de la 7e place du classement général et de la 3e en LM P2. Cet échec digéré, Signatech Alpine fait de nouveau main basse sur le titre European Le Mans Series 2014.
En 2015, changement de braquet. Cette fois, alors qu’Alpine a dévoilé au Mans la show-car Célébration ainsi nommée pour le 60e anniversaire de la marque, une voiture identique à celle de 2014 est engagée en Championnat du Monde d'Endurance de la FIA pour le trio Capillaire/Panciatici/Chatin. Las, la première course se termine par le premier abandon en trois ans de cette structure lorsque la roue arrière gauche insuffisamment serrée reprend sa liberté. Déception ensuite à Spa avec une 13e place (5e en LM P2), l’écurie se battaillant avec ses réglages et ses pneus. Arrivée dans la Sarthe avec la ferme intention de se rattraper, la formation Signatech Alpine a vite déchanté après que Paul-Loup Chatin soit sorti de la piste dans la nuit. La saison 2015 est très mal engagée et il faudra attendre la sixième manche de la saison, à Fuji, pour que l’équipage monte à nouveau sur le podium. Forte de sa deuxième place au Japon, la formation berruyère, qui a remplacé Vincent Capillaire par Tom Dilmann, issu de la monoplace, décroche sa première victoire de la saison à Shanghai avant de s’arroger la pole en LM P2, en grande partie grâce à sa nouvelle recrue, lors de l’ultime épreuve à Bahreïn. Elle ne peut malheureusement pas se concrétiser en course et échoue au pied du podium, soit la place qu’elle occupe au classement final du Trophée Endurance FIA des Equipes LM P2.
Alors que la nouvelle voiture de route doit sortir sous peu, Alpine se doit de réagir en vue de 2016, d’autant que l’A450 est vieillissante face aux Ligier JS P2 et aux Oreca 05. C’est sur la base de cette dernière que la marque française développe l’A460, avec l’aide d’Oreca, toujours motorisée par Nissan. 2016 sera l’année de la montée en puissance avec deux voitures inscrites en Championnat du Monde d'Endurance (WEC), dont l’une porte les couleurs de Baxi DC Racing Alpine (voir fiche), tout en étant exploitée par Signatech Alpine.
A nouvelle voiture, nouvel équipage : Nelson Panciatici rejoignant les rangs de la formation créée par David Cheng, Philippe Sinault fait appel à l’expérimenté et vainqueur de la catégorie LM P2 au Mans 2015, Nicolas Lapierre, qui encadre Gustavo Menezes, un jeune Américain issu de la F3 qui s’est essayé à l’endurance en TUSC, et Stéphane Richelmi, Monégasque venu des GP2 Series. Signatech Alpine a débuté la saison 2016 comme elle avait fini l’année 2015 : par une 4e place à Silverstone. En revanche, avec un Nicolas Lapierre des grands jours, l’Alpine A460 n°36 a signé son tout premier succès lors de la deuxième manche du Championnat du Monde d'Endurance (WEC) à Spa-Francorchamps. Le pilote français, secondé à merveille par ses coéquipiers, a une nouvelle fois fait étalage de tout son talent lors de la 84e édition des 24 Heures du Mans avec une victoire claire, nette et sans bavure : l'Alpine A460 a pris la tête vers 2 heures du matin le dimanche pour ne plus la lâcher. Nouvelle victoire lors de l'épreuve suivante au Nürburgring, bien que Nicolas Lapierre ait contraint ses mécaniciens à faire des heures supplémentaires après être parti à la faute en essais libres, puis dans la chaleur texane d'Austin, avec la pole en prime. En tout, le trio infernal d'Alpine franchira la ligne d'arrivée à chaque fois et montera à sept reprises sur le podium en neuf courses. Des résultats qui permettront à la marque de Dieppe d'être sacrée en LM P2, tout comme ses pilotes, dès l'avant-dernière manche à Shanghai.
En 1977, ce sont quatre A442 dont trois officielles qui tentent l’aventure, sans succès, mais la même mécanique termine deuxième avec Mirage. Une A310 privée, 6 cylindres de 2,6 litres atteint la 17e heure de course. La consécration viendra pour les Renault-Alpine en 1978 avec la victoire et une quatrième place. On reverra une Alpine A610 au départ des 24 Heures du Mans 1994, pour le quarantième anniversaire de la marque. Cette sympathique participation sartho-sarthoise se traduira par une méritoire 13e place. Pour l’ensemble de son oeuvre aux 24 Heures du Mans, Jean Redélé recevra le trophée Spirit of Le Mans en 2002 des mains de Gérard Larrousse.
Pour encadrer son retour en LM P2, Alpine s’est appuyé sur l’équipe Signatech. Issu du monde de la communication et ancien pilote de F3, Philippe Sinault a fondé son écurie en 1993 dans un garage du Circuit Paul Ricard, avant de s’implanter à Bourges. Liée à VW pour les moteurs, Signature s'est rapidement imposée comme l'une des équipes à battre en F3 Euro Series. Après un passage en World Series by Renault, elle décide de franchir le pas en endurance en faisant courir une Courage Oreca - Judd. 2009 est une année d'apprentissage en Le Mans Series, sanctionnée par 5e place à la fin du championnat et une honorable 11e place au Mans. Des résultats qui permettent à Signature Plus d'obtenir une Lola-Aston Martin pour 2010, Vanina Ickx rejoignant le duo Ragues/Mailleux. S’il abandonne aux 24 Heures du Mans sur sortie de route, cet équipage effectue une saison très probante en Le Mans Series terminant deuxième du championnat 2010. Le partenariat avec Aston Martin n’étant pas reconduit en 2011, Signature décide d’engager des prototypes LM P2 en ILMC en trouvant un accord avec Nissan, le constructeur japonais étant intéressé par une présence officielle en ILMC. C’est fort de ce partenariat que Signature devenu Signatech Nissan décide de se lancer à l’assaut de cette saison d’endurance internationale 2011 avec des châssis Oreca 03. Une voiture est alignée lors de toutes les épreuves d’ILMC en LM P2 avec Franck Mailleux et Lucas Ordoñez comme pilotes permanents, Soheil Ayari les ayant assistés aux 12 Heures de Sebring, aux 1 000 Km de Spa-Francorchamps, aux 24 Heures du Mans et aux 6 Heures d’Imola avant que Jean-Karl Vernay ne le remplace en fin de saison. Une saison couronnée de succès, puisque Signatech rafle le titre LM P2 grâce en particulier à une victoire décrochée à Zhuhai. Au Mans, cette équipe est donnée favorite mais subit la loi de la Zytek n°41 et termine 9e du classement général et 2e en LM P2.
En 2012, la structure de Philippe Sinault continue avec deux prototypes Oreca 03-Nissan LM P2 engagés en Championnat du Monde d'Endurance (WEC) et donc aux 24 Heures du Mans, le premier pour Mailleux, Lombard et Jordan Tresson (issu, comme Ordoñez en 2011, de la Nissan GT Academy) et le deuxième pour Ragues, Panciatici et le russe Rusinov. A noter que l’engagement de la deuxième voiture a débuté lors de la deuxième manche du WEC. Après des débuts difficiles (un abandon à Sebring, puis une sortie de route à Spa), les 24 Heures du Mans sonnent l’heure de la revanche, mais les deux voitures ne peuvent faire mieux que 4e (n°26) et 9e (n°23) en LM P2 et Signatech perd le titre acquis en ILMC l’année précédente.
2013 voit donc le retour d’Alpine au Mans à travers la structure Signatech Alpine. Une Alpine A450 au châssis dérivé de l’Oreca 03 est confiée au groupe de Philippe Sinault. Si au Mans, après une Journée Test très prometteuse où l’on note la présence de deux exemplaires A450, une sortie de piste vient compromettre les ambitions légitimes du trio Panciatici/Ragues/Gommendy qui termine malgré tout à une honorable 15e place au classement général (9e en LM P2). En ELMS, après un début de saison difficile, Signatech Alpine renoue avec le succès et remporte son duel avec Thiriet by TDS Racing lors de l’ultime course sur le circuit Paul Ricard. En 2014, Signatech Alpine défend avec succès son titre ELMS et revient au Mans avec une A450 - Nissan confiée à Paul Loup Chatin, lauréat de la catégorie LM PC 2013 en ELMS. Il est associé à Nelson Panciatici et au Britannique Oliver Webb. Chaussée par Michelin à Silverstone, l’équipe de Philippe Sinault passe à Dunlop à Imola et retrouve le chemin de la réussite et du podium. L’Alpine A450-n°36 peut prétendre à une victoire dans la Sarthe, mais elle doit finalement se contenter de la 7e place du classement général et de la 3e en LM P2. Cet échec digéré, Signatech Alpine fait de nouveau main basse sur le titre European Le Mans Series 2014.
En 2015, changement de braquet. Cette fois, alors qu’Alpine a dévoilé au Mans la show-car Célébration ainsi nommée pour le 60e anniversaire de la marque, une voiture identique à celle de 2014 est engagée en Championnat du Monde d'Endurance de la FIA pour le trio Capillaire/Panciatici/Chatin. Las, la première course se termine par le premier abandon en trois ans de cette structure lorsque la roue arrière gauche insuffisamment serrée reprend sa liberté. Déception ensuite à Spa avec une 13e place (5e en LM P2), l’écurie se battaillant avec ses réglages et ses pneus. Arrivée dans la Sarthe avec la ferme intention de se rattraper, la formation Signatech Alpine a vite déchanté après que Paul-Loup Chatin soit sorti de la piste dans la nuit. La saison 2015 est très mal engagée et il faudra attendre la sixième manche de la saison, à Fuji, pour que l’équipage monte à nouveau sur le podium. Forte de sa deuxième place au Japon, la formation berruyère, qui a remplacé Vincent Capillaire par Tom Dilmann, issu de la monoplace, décroche sa première victoire de la saison à Shanghai avant de s’arroger la pole en LM P2, en grande partie grâce à sa nouvelle recrue, lors de l’ultime épreuve à Bahreïn. Elle ne peut malheureusement pas se concrétiser en course et échoue au pied du podium, soit la place qu’elle occupe au classement final du Trophée Endurance FIA des Equipes LM P2.
Alors que la nouvelle voiture de route doit sortir sous peu, Alpine se doit de réagir en vue de 2016, d’autant que l’A450 est vieillissante face aux Ligier JS P2 et aux Oreca 05. C’est sur la base de cette dernière que la marque française développe l’A460, avec l’aide d’Oreca, toujours motorisée par Nissan. 2016 sera l’année de la montée en puissance avec deux voitures inscrites en Championnat du Monde d'Endurance (WEC), dont l’une porte les couleurs de Baxi DC Racing Alpine (voir fiche), tout en étant exploitée par Signatech Alpine.
A nouvelle voiture, nouvel équipage : Nelson Panciatici rejoignant les rangs de la formation créée par David Cheng, Philippe Sinault fait appel à l’expérimenté et vainqueur de la catégorie LM P2 au Mans 2015, Nicolas Lapierre, qui encadre Gustavo Menezes, un jeune Américain issu de la F3 qui s’est essayé à l’endurance en TUSC, et Stéphane Richelmi, Monégasque venu des GP2 Series. Signatech Alpine a débuté la saison 2016 comme elle avait fini l’année 2015 : par une 4e place à Silverstone. En revanche, avec un Nicolas Lapierre des grands jours, l’Alpine A460 n°36 a signé son tout premier succès lors de la deuxième manche du Championnat du Monde d'Endurance (WEC) à Spa-Francorchamps. Le pilote français, secondé à merveille par ses coéquipiers, a une nouvelle fois fait étalage de tout son talent lors de la 84e édition des 24 Heures du Mans avec une victoire claire, nette et sans bavure : l'Alpine A460 a pris la tête vers 2 heures du matin le dimanche pour ne plus la lâcher. Nouvelle victoire lors de l'épreuve suivante au Nürburgring, bien que Nicolas Lapierre ait contraint ses mécaniciens à faire des heures supplémentaires après être parti à la faute en essais libres, puis dans la chaleur texane d'Austin, avec la pole en prime. En tout, le trio infernal d'Alpine franchira la ligne d'arrivée à chaque fois et montera à sept reprises sur le podium en neuf courses. Des résultats qui permettront à la marque de Dieppe d'être sacrée en LM P2, tout comme ses pilotes, dès l'avant-dernière manche à Shanghai.
En 2017, Alpine a décidé de remettre sa couronne en jeu avec une nouvelle voiture, l'A470, basée cette fois sur une Oreca 07, puisque seuls quatre constructeurs, dont Oreca, sont habilités à fournir un châssis selon le nouveau règlement technique LM P2 entré en vigueur au 1er janvier. Deux voitures sont inscrites en FIA WEC, mais seule l'auto n°36 participe à la manche d'ouverture de Silverstone. Signatech Alpine a dû remanier son trio pendant l'intersaison pour respecter le règlement sportif qui stipule qu'un équipage LM P2 doit être composé d'au moins un pilote Bronze ou Argent, or Gustavo Menezes est passé d'Argent à Or eu égard à ses bons résultats de 2016. L'Américain a conservé son poste, tout comme Nicolas Lapierre, mais Stéphane Richelmi a laissé sa place à Matt Rao, qui évoluait chez Manor l'an dernier. Les deux premiers avaient pris la tête de la catégorie et avaient réussi à creuser un écart d'une minute au Royaume-Uni lorsque la voiture de sécurité est entrée en piste, réduisant leur avance à néant. Pire, Matt Rao, en délicatesse avec ses pneumatiques, ne pouvait contenir ses adversaires et les trois hommes échouaient finalement au pied du podium.
A Spa, où la seconde Alpine faisait sa première sortie, l'équipe française a de nouveau été frappée par la malchance avec une cinquième et sixième place. Nelson Panciatici, qui partage l'A470 n°35 avec Pierre Ragues et le débutant brésilien André Negrão, a été poussé par l'une des voitures de Jackie Chan DC Racing en début de course. La voiture sœur n°36 a connu la même mésaventure avec l'une des deux Vaillante Rebellion, avant de se faire éjecter par la Porsche 919 Hybrid n°2 de Brendon Hartley. Romain Dumas remplace Nicolas Lapierre, appelé dans la troisième voiture de Toyota pour les épreuves spadoise et mancelle. Le double vainqueur des 24 Heures du Mans a dû se contenter de la cinquième place en LMP2. Pour avoir une chance de répéter son exploit de 2016 dans la Sarthe, il faudra que la chance sourie enfin à Signatech Alpine…