Didier Caradec se lance dans les rallyes en 1979 puis dans le grand bain des 24 heures du Mans en 1992. Des soucis réglementaires viennent perturber sa première participation au volant d'une ALD équipée d'un moteur Peugeot. L'année 1993 sera heureusement plus clémente puisque la Porsche qu'il pilote va marcher comme une horloge.
Didier Caradec, quand et à quelle occasion avez-vous fait connaissance avec le sport automobile ?
J’ai mis le pied dans la course auto par le biais de mon frère Jacques, mon ainé de 7 ans, qui courait dans les années 70 sur une mini Cooper S en course de côtes. Il s’est ensuite spécialisé comme copilote en rallye auprès de Dominique Pigeon et Ségolen.
Vous disputez les 24 heures du Spa sur une Sierra, est-ce lors de cette course que vous faites connaissance avec Marc Pachot ?
En 1990 je fais effectivement les 24 heures de Spa sur une Sierra Cosworth avec Raymond Touroul et un autre Rennais Alain Sturm. Je n’ai connu Marc Pachot qu’en 1992 lorsque Raymond Touroul me proposa de partager le volant de l’ALD au Mans.
L'auto est finalement admise en catégorie C4 aux cotés des Toyota C92-V. Ce changement de catégorie sera cependant la source de biens des désillusions. En premier lieu, le poids minimal passe de 750 à 900kg et dans un second temps, le temps de qualification (il n'y a pas de minima en C4) est lié aux performances des Toyota C92-V.
La voiture est équipée d'un V6 Peugeot issue de la 605 développant 300cv dont la préparation a été confiée à Electronic Auto-Robert Vinegra à Bordeaux. L'équipage se compose de Raymond Touroul qui compte 14 participations à son actif, de Marc Pachot et de Didier Caradec.
Aux 24h du Mans 1992, la voiture initialement prévue en catégorie 2 est finalement acceptée en catégorie 4. Le poids minimal passe alors de 750 kg à 900 kg et l'équipe va semble-t-il passer à côté de ce point de règlement. Le mercredi vous avez des problèmes de boites de vitesses et de capot moteur.
Le mercredi soir, nous avions eu de gros problèmes mécaniques et les mécanos avaient du travailler d’arrache pied pour les essais du jeudi soir.
Jeudi, vous tournez en 5'06'785 avant que la voiture ne soit contrôlée à 876 kg et se retrouve exclue. Ce point de règlement avait échappé à l'équipe ?
Je faisais totalement confiance à l’équipe quant au règlement et ce fut un véritable coup dur de nous retrouver hors course. J’ai du en tout et pour tout effectuer 10 tours se circuit…
Pour les 24 heures du Mans 1993, ne deviez-vous pas courir aux côtés de Jean-Pierre Beltoise ?
Fin 1992, lors d’essais privés sur le Bugatti avec la Porsche 962 de Guy Chotard, ce dernier me proposa d’engager cette 962 aux 24 heures du mans 1993. Projet ambitieux mais passionnant. Cette 962 était la voiture de réserve du team Alméras aux 24 heures 1992.
Nous créons spécialement une structure ensemble. Je me rapproche de Jean-Pierre Beltoise avec qui je faisais la Carrera Cup en 1991 et 1992 sous les couleur « Johnson » et d’Alain Sturm. Jean-Pierre Beltoise effectua les essais préliminaires en Mai. Suite à des petits problèmes de santé avant le pesage, il préfèra laisser sa place à Denis Morin, mais fût présent dans le team pendant toute l’épreuve pour nous apporter son soutien et ses conseils.
En dehors d'un changement de capot-avant à 23h00, votre Porsche tourne comme une horloge. Cette expérience réussie ne vous incite pas à revenir au Mans ensuite ?
1993 fût pour nous un sans faute, la voiture n’ayant connu aucun problème.
Notes
En 1993, l'équipe remporte le prix ESCRA. Le Prix ESCRA a pour objectif de récompenser l’agencement du stand, la méthode de travail, la qualité des interventions mécaniques durant la course et l’efficacité dans les interventions d’entretien.
Un immense merci à Didier Caradec pour son aimable contribution.