A partir de 1936, Ettore Bugatti va vivre des évènements dramatiques. En dehors des deux victoires au Mans, c'est une véritable série noire. Des recherches minutieuses permettent de vous délivrer un épisode inconnu.

 

 

Fin 1929, Ettore Bugatti au volant de sa Royale « Weymann » rentre de Paris en direction de Strasbourg. Il est accompagné de sa fille ainée, l’Ebé, assise à ses côtés et d’un mécanicien à l’arrière. Le Patron, victime d’un assoupissement, sort de la route et tutoie les platanes. Le mécanicien est indemne, l’Ebé s’en sortira avec un bras fracturé et Ettore avec quelques hématomes aux genoux.

Cet épisode est connu des ‘Bugattistes’ mais Ettore sera victime d’un autre accident aux conséquences bien plus dramatiques quelques années plus tard.

 
Le Breuil-en-Auge se situe dans le Calvados à mi-distance de Lisieux et des villes côtières de Deauville et Trouville-sur-Mer.

Le Breuil-en-Auge – 22 Mai 1937

UNE JEUNE FILLE DE 17 ANS  EST TUÉE PAR UNE AUTOMOBILE

Ce soir, vers 19 heures, un pénible accident a mis en émoi le petit village du Breuil-en-Auge. M. Ettore Bugatti, le célèbre constructeur d'automobiles, venait de Lisieux et se rendait dans sa villa de Cabourg.

Pour une visite à Deauville-sur-Mer, il avait emprunté la route nationale 813 et venait de franchir le petit village du Breuil-en-Auge, quand, débouchant d'un carrefour sur sa gauche, un camion des Ponts-et-Chaussées vint lui masquer la visibilité.

Marchant à vive allure, M. Bugatti fut surpris et fit une manœuvre sur la droite. C'est alors que la voiture fit un dérapage assez prononcé et que, perdant le contrôle de son véhicule, M. Bugatti vit devant lui une jeune fille, Mlle Antoinette Denise, qui marchait sur la chaussée.

Dans une suprême manœuvre pour éviter le choc, M. Bugatti tenta de redresser sa voiture. Malheureusement la direction n'obéit pas et la jeune fille fut atteinte dans le dos. Le crâne fracturé, elle fut projetée à une dizaine de mètres et tuée sur le coup.
 
Il s'agit d'une jeune bonne, âgée de 17 ans, domestique chez M. Grancher, au Breuil-en-Auge, et dont les parents sont ouvriers agricoles. Elle allait porter pour son compte personnel une lettre à la poste lorsque l'accident s'est produit.

Continuant sa course, M. Ettore Bugatti traversa la route en continuant son dérapage sur plus de 40 mètres ; il franchit en bolide la berme gauche, faucha un poteau télégraphique qu'il déplaça de cinq mètres et s'arrêta enfin sur le talus.

Immédiatement alertés, les gendarmes de Blangy-le-Château et M. le Procureur de la République de Pont-l'Evêque, M. Thépault, se sont rendus sur les lieux pour constatations. Un expert judiciaire de la Cour d'appel de Caen, M. Panel, vint sur les lieux pour faire également des constatations.

M. Ettore Bugatti s'est montré très affecté de ce navrant accident qu'il a tout fait pour éviter. C'est, a-t-il déclaré, le premier accident qui lui arrive depuis plus de quarante ans qu'il conduit des automobiles. Il s'est aussitôt offert, pour atténuer dans toute la mesure possible, l'immense douleur des parents de Mlle Denise.

M. Bugatti se trouvait dans sa voiture avec sa fille. Ni l'un ni l'autre n'ont été blessés.

Le corps de la jeune fille a été transporté à l'Hôpital-Hospice de Pont-l'Evêque où les parents sont venus aussitôt.

 

21 Janvier 1938 – Le Breuil-en-Auge

RECONSTITUTION DE L’ACCIDENT AUTOMOBILE

Le 22 mai 1937, au Breuil-en-Auge, une auto conduite par M. Ettore Bugatti, renversait et tuait une jeune femme, Melle Antoinette Denise.

 
Le conducteur de l'auto avait eu la visibilité masquée par un camion des Ponts et Chaussées qui surgit sur sa gauche et l'automobiliste échappa lui-même par miracle à la mort.  Le Parquet de Pont-l'Evêque a procédé hier à la reconstitution de cet accident, en présence de M. Panel, expert judiciaire près de la Cour d'Appel de Caen.

 

11 juillet 1938 - Pont l’Evêque – Tribunal correctionnel

AUDIENCE DU 11 JUILLET 1938

Epilogue d'accident du Breuil-en-Auge


On se souvient de cet accident tragique qui coûta la vie à une jeune fille, la demoiselle Denise Antoinette et qui eut lieu au Breuil-en-Auge le 22 mai 1937. L'auteur de l'accident fût le grand constructeur d'automobiles et le célèbre coureur automobile Ettore Bugatti, âgé de 55 ans, demeurant à Paris, 46, avenue Montaigne. Certes, l'accident est dû à une fatalité inexorable.


En effet, M. Bugatti venait en direction de Trouville quand, à la hauteur de la route de la gare du Breuil, coupant la route de Pont-l'Evêque, un camion déboucha masquant la visibilité et obligeant M. Bugatti à infléchir sa direction sur la droite. C'est alors qu'en se redressant il faucha littéralement la jeune fille qui fut tuée sur le coup. L'affaire, très importante, est renvoyée au 17 octobre 1938.

 
La suite des recherches n’a hélas pas permis de retrouver la trace du jugement. Les informations complémentaires sont donc les bienvenues, n’hésitez pas à prendre contact.